le nouvel album solo de Bill Callahan, après Blind Date Party, son projet avec Bonnie Prince Billy sorti en début d’année. Du splendide au perturbant, l’explorateur intrépide Bill Callahan se fraye un chemin à travers toutes sortes de territoires, opposant les rêves des rêves aux rêves de la réalité. Comme le personnage qu’il a joué dans Gold Record (2020), il écrit des histoires sur d’autres personnes, raconte des blagues sur tout le monde et, en les chantant, il devient les chansons. Bill a un son de groupe complet sur ce disque, avec lui et Matt Kinsey aux guitares, Emmett Kelly à la basse et aux chœurs, Sarah Ann Phillips à l’orgue B3, au piano et aux chœurs et Jim White à la batterie. Jim et Matt chantent également sur un titre, et d’autres chanteurs interviennent à côté. Bill joue un peu de synthé ici et là, et Carl Smith entre et sort du tableau avec sa clarinette alto, tout comme Mike St. Clair et Derek Phelps aux cuivres. Entre les deux, on croit entendre le son lointain d’une guitare steel. Bill poursuit son voyage, creusant un tunnel sous l’extérieur usé du paraître et dans les nuances qui prennent vie dans l’obscurité. Le groupe le suit dans des passages qui semblent s’inventer d’eux-mêmes ; il joue avec des grooves profondément soul et/ou une intensité désespérée, au gré des moments.